Carnet de voyage
L’ile est une des plus fertiles des Antilles dans le nombre de ses productions. Elle a de particulier son café qui par son excellence, ne cède en rien à celui du Moka. Elle donne au commerce en année commune, 6000000 livres de café, 1200000 de coton, 1800 briques de sucre brut, du cacao en petite quantité, de l’indigo en démesure, et en farine de manioc abondamment, dont elle approvisionne une grande partie de ses iles voisines. Ainsi est le produit de 14 sucreries, 347 habitations en café et coton, sur lesquelles sont 789 chevaux, 1253 bêtes à cornes, 170 mulets, 1500 cochons et 2000 moutons et cabris.
Son terrain est plat en partie sur ses bords, morneux dans son intérieur, le climat est sain. Elle a deux rivières dormantes propres à abreuver les bestiaux dans les temps les plus secs. Pour les besoins particuliers, la nature bienfaisante permet partout d’ouvrir des trous, où l’eau s’y conserve toute l’année. Ses habitants sont polis, honnêtes, et hospitaliers, en quantité de 421 hommes portants armes, 303 garçons en dessous de 14 ans, 14 gentilhomme, 244 femmes, 56 veuves, 150 filles à marier et 273 filles en dessous de 12 ans.
Dans l’ile cinq bourgs sont établis, dont 2 l’ont été depuis 1 an. Quatre ont chacun leur batterie défensive, pour le 5ème elle est en projet. Elle n’est guerre susceptible d’être fortifiée davantage, considérant que dans la plus grande partie de sa circonférence elle est abordable, la seule opposition se réduit à celle de sa défense. 50 hommes de détachement du Régiment de la Guadeloupe, et 11 cannonniers du corps National de l’armée, forment actuellement sa Garnison.