Carnet de voyage
En 1522, Pierre Martyr, historien italien, fixé à la cour d’Espagne, écrivait à l’archevêque de Cuba :
« Il y a quelques jours que j’ai reçu une lettre des Indes et du Nouveau-Monde. Il faut vous rappeler qu’il a été résolu à Barcelone, dans notre conseil des Indes, d’envoyer cinq vaisseaux pour chercher les îles qui produisent les parfums, sous la conduite du Portugais Fernando de Magalhaens (Magellan en Portugais), ce Magalhaens ayant passé cinq ans dans les comptoirs auxquels arrivent les parfums de ces îles équatoriales, par le commerce des îles voisines. Ils y sont arrivés après la mort de Magalhens, tué par quelques insulaires qui étaient en guerre; et, les quatre autres vaisseaux perdus, de toute la petite flotte un seul vaisseau est revenu, appelé LA VICTOIRE, plus percé qu’un crible. Ce vaisseau a mis trois ans à cette navigation; vous verrez là-dessus une relation particulière admirable et incroyable, parce que ce vaisseau a fait le tour entier du globe, suivant toujours le soleil couchant. Adieu. Valladolod, 3e jour des calendes de septembre de l’an 1522 . »
C’était une grande nouvelle; car le fait de ce vaisseau revenu à son point de départ après avoir vogué trois ans toujours dans la même direction, à l’ouest, était la preuve expérimentale et indéniable de la sphéricité de la terre.