Carnet de voyage
Le 8 avril, je fis appareiller de la Rade de St Pierre de Martinique, le convoi que je devais escorter. L’armée du roi mit voiles à dix heures pour le suivre. A quatre heures, on me signala l’Armée Ennemie. Je fis signal aux Vaisseaux de l’arrière de forcer de voiles, et j’en diminuai pour les attendre et pour laisser prendre plus d’avance au Convoi. Au soleil couchant, nous étions presque sous La Dominique et le Convoi commençait à se ressentir en calme sous la terre de cette île.
Le 9 au point du jour, je découvris l’Armée Ennemie, composée de trente-sept Vaisseaux de ligne, dont cinq à trois ponts et de nombre de frégates et autres bâtiments légers. Elle était sous le vent, et profitait de risées pour nous approcher. Je fis à l’Armée, le signal de se former en ligne de bataille bas-bord amures, pour me mettre entre le Convoi et l’Armée Ennemie, et je fis au Convoi le signal de forcer de voile vers La Guadeloupe, où je donnai ordre par une Frégate de le faire mouiller en attendant. Je manoeuvrai ensuite pour que l’Auguste et le Zélé, qui étaient encore au calme sous La Dominique, puissent se réunir à l’Armée. Je fus obliger de virer plusieurs fois, pour les empêcher d’être coupés.